Allo Montréal !
(photos : de Montréal au Nouveau Brunswick)
Nous nous envolons le lundi 30 mai 2016 de Paris direction Montréal pour notre plus grand plaisir. Notre arrivée à Montréal se fait sous le soleil et notre première approche du québécois arrive avec une poubelle, au-dessus de laquelle est écrit « Jetez vos breuvages ici », l’immersion commence ! C’est parti pour la découverte des transports en commun et des premiers bouchons de Montréal, Paris ne nous semble pas si loin d’un seul coup ! Heureusement, les annonces dans l’autobus nous rappellent que nous sommes bien au Québec, nous ne comprenons vraiment pas tout. Le métro qui suit nous présente un SDF, mais attention, celui-ci nous tient la porte et nous souhaite une bonne journée avec le sourire…mais où sommes-nous tombés ?!
Nous arrivons enfin devant notre appartement AirBnB, pour lequel Geneviève et Guillaume (et Marion, du haut de ses 2 mois), nos hôtes, nous ont déjà donné toutes les instructions afin de pouvoir nous installer confortablement dans notre petit nid pour 5 jours.
A savoir : au Canada (ou du moins à Montréal !), il y a de petites boîtes à code, juste à côté des portes, dans lesquelles, on dispose les clés (ce qui évite de les laisser sous le paillasson par exemple). Astucieux, non ?
Sauf que, notre fabuleuse boîte est vide ! Nous nous retrouvons avec nos gros sacs, face à une porte close, et évidemment, nous n’avons pas encore de numéro de téléphone actif ni d’internet. Nous voici reparti dans le centre pour trouver une connexion, et nous envoyons désespérément des mails sans retour… Finalement, Quentin ose décrocher un téléphone dans une cabine, acte non pratiqué par un Français depuis les années 90 ! Nos hôtes sont sincèrement désolés de notre déconvenue, comprenant qu’il y a dû y avoir un méli-mélo avec la femme de ménage et nous attendent alors sur le pas de la porte avec leurs plus plates excuses. Il est temps pour nous de nous poser et de faire un gros dodo !
La voiture
Les jours qui suivent vont devoir être productifs. En effet, nous voulons découvrir Montréal, mais dans le même temps, nous devons absolument trouver notre voiture pour le voyage (comme pour l’Australie, nous achetons une voiture que nous revendrons aux USA avant de décoller pour l’Amérique du Sud), ainsi que tout l’équipement de camping, les assurances…
L’affaire s’annonce compliquée car personne ne répond à nos mails, nous décidons alors d’utiliser les grands moyens, revoici Quentin s’affairant dans la cabine téléphonique !
A savoir : au Canada, le réseau de cabines téléphoniques est très bien développé (comme en France avant l’arrivée des cellulaires) et l’appel dans la même province ne coûte que 50c, quel que soit le temps d’appel ou même que ce soit vers un fixe ou un portable. Cela arrange bien nos affaires !
Nous avons 3 RDV pour voir des voitures le jeudi, sachant que nous repartons le samedi, et qu’il faut que nous ayons eu le temps d’acheter la voiture, de l’immatriculer et de l’assurer avant cette date fatidique. Nous avons plutôt intérêt à trouver notre bonheur !
La première voiture est dans un sale état, elle n’est pas entretenue, rouillée, le moteur fait un bruit peu commode…bref, on ne peut pas l’envisager. Nos plans commencent à s’adapter, nous réfléchissons au fait de rester plus longtemps sur Montréal, nous n’allons pas acheter une poubelle pour une histoire de date ! Nous voici rendu à la deuxième voiture, et Ô Joie, elle est propre ! Il y a de la rouille à l’extérieur mais c’est pas si pire ! Surtout, elle roule bien, elle ne fait pas de bruit étrange, il y a seulement un voyant jaune qui reste éclairé sur le tableau de bord mais nous n’avons pas la présence d’esprit de demander ce que c’est !
Nous voici rassurés et nous partons plus confiants vers la 3ème voiture, qui devrait être la bonne. Nous arrivons sous la pluie, face à ce qui ressemble à une épave ! Le propriétaire s’en sert pour transporter du matériel comme du ciment, de la ferraille…nous avons envie de prendre nos jambes à nos cous mais nous essayons de rester dignes ! En 5min, c’est réglé, nous repartons sans avoir bien compris ce qui nous était arrivé et nous nous empressons de rappeler la deuxième voiture. Car, ce 3ème RDV n’était pas fructueux, mais il nous a quand même permis d’apprendre que le fameux voyant jaune indique un problème au niveau du moteur, ce qui n’a rien de réellement rassurant. Nous demandons alors si nous pouvons faire un check de la voiture pour s’assurer que ce n’est rien de grave avant de l’acheter. Confirmation du garagiste, rien de grave, il y aura des petites choses à changer si on veut pouvoir faire tout notre périple mais rien concernant le moteur.
C’est acté, nous achetons notre voiture et partons directement à la SAAQ (société d’immatriculation des véhicules de Québec) pour officialiser la vente et récupérer notre plaque rien qu’à nous ! Après cet instant très solennel (qui n’aura pris que quelques minutes) nous disons au revoir à l’ex-propriétaire et partons assurer la voiture au plus vite (il est interdit de rouler sans assurance). Nous faisons notre sketch pour l’assurance (nous avons lu sur les forums qu’ils ne voulaient pas assurer moins d’un an, pas si on sort de Québec…bref, tout ce que nous comptons faire) et cela marche ! Nous repartons avec notre papier d’assurance et notre voiture, ravis et enfin prêt pour la découverte du Canada !
Montréal : une ville cosmopolite
Malgré le temps pris pour l’administratif, nous avons quand même eu l’occasion de nous balader un peu dans la ville, encore heureux car nous avions loué un appartement dans La petite Italie, à deux pas du métro Jean Talon. Nous avons ainsi découvert le marché Jean Talon avec tous ces produits frais et surtout, sa vraie baguette française ! Le quartier de la petite Italie est très agréable. Il y a de nombreux petits jardinets avec des jolies fleurs, des herbes aromatiques, et bien sûr, les escaliers extérieurs avec des jardinières…
Nous nous sommes faufilés dans les petites rues du Vieux Montréal avec toutes ses illuminations et les projections des valeurs et de l’histoire de Montréal à travers les époques. C’était également pour nous l’opportunité de se balader le long du fleuve St Laurent, là où le cirque du soleil a élu domicile (mais nous n’avons pas eu le temps d’aller à une des représentations 😦 ).
Après cette escapade nocturne, nous avons choisi de découvrir le quartier Latin et Mont Royal avec ses magasins aux noms plus que révélateurs (Dormez-vous, la Capoterie, T’as vu…) mais aussi les bars (Pompette, Les Torchés…). Nous avons déambulé en appréciant chaque recoin, c’est vraiment une ville où on se sent bien, il y a de l’animation, des espaces verts, des gens souriants,… Toutes les cultures se mêlent. Nous y avons rencontré un péruvien, un marocain, un russe, …. Tout ce petit monde semble cohabiter en totale harmonie.
Départ vers l’est
Nous partons de Montréal, non sans un présent de nos hôtes qui voulaient absolument s’excuser pour le premier jour (grâce à eux, nous avons découvert le cidre de glace, une petite merveille Canadienne !) afin de rejoindre Sherbrooke, où nous attend notre premier hôte couchsurfing ! Il est temps pour nous de rencontrer William, ainsi que Nebula, Gandalf le gris et Barratum (ses 3 chats) afin de partager un appartement, et aussi, une poutine ! Notre première poutine au Canada, il était temps de découvrir ce plat local. Bon, soyons honnête, ce n’est pas le meilleur plat au monde, il s’agit de l’association de frites + fromages (qui fait scouic quand on le croque) + sauce brune. Mais grâce à William, nous avons appris d’où venait ce plat et son nom.
Petite histoire
Il s’agit en fait de l’histoire d’un homme qui a acheté du fromage, puis ensuite, il s’est rendu à la friterie pour prendre un cornet. Au moment où il passait commande, le marchant aurait regardé ce qu’il avait dans les mains, et en voyant le fromage, il lui aurait dit « Tu vas nous faire une poutine toi ! ». A savoir, le terme « poutine » veut dire « mélange bizarre ». Et en effet, c’est un mélange bizarre ! La sauce brune n’a été ajouté que plus tard, mais nous ne savons pas vraiment pourquoi, ni quand.
Après cette découverte culinaire, direction le pub pour goûter une bière locale. Ce sera aussi l’occasion pour nous de poser pleins de questions à William sur les us et coutumes du Québec, et surtout, tout comme la poutine, il était grand temps pour nous d’apprendre les jurons locaux, ou plutôt, les sacres. Et oui, la majorité des jurons en Québécois sont en référence à la religion, ce qui nous a aussi permis de nous rendre compte qu’en France, c’était principalement sexuel !
Ces constations faites, il est déjà l’heure de se dire au revoir et de partir vers notre prochain woofing. Après une nuit à dormir sur une aire d’autoroute sans aucun équipement (nous n’avons pas acheté les équipements de camping avant de partir de Montréal), nous voici arriver chez les Maury.
Nouveau-Brunswick
Nous arrivons donc à Saint-Edouard-de-Kent, au Camping à la ferme de la famille Maury. Nous prenons nos appartements dans la petite roulotte qui nous est réservée pour la semaine et partageons le repas du soir avec nos hôtes, Serge, Denise et Julia (leur fille). Ce qui différencie le Nouveau-Brunswick des autres provinces du Canada, c’est qu’elle est la seule province à être officiellement bilingue. C’est-à-dire que vous pouvez aller n’importe où, on est censé pouvoir vous répondre en anglais et en français. Par ailleurs, cette province est principalement habitée sur la partie côtière, l’intérieur du pays étant recouvert de forêts qui n’ont pas encore été visitées ! C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés à franchir plus de 150km de route, sans voir une maison ou un être humain ! Mais revenons à Saint-Edouard.
Le travail
Notre travail est simple, il consiste à aider la famille dans la ferme viticole. L’exploitation comprend : des camérises, des sureaux, des fraises, des framboises, des raisins, des bleuets, des poules ! Nous avons l’occasion de désherber les camérises et d’apprendre la taille des sureaux. Quentin aura aussi l’occasion d’essayer de déloger des castors qui ont fait un barrage au fond de la propriété, et pour Lucile, ce sera l’apprentissage de la confiture ! Il faut le dire, nous aurons eu un temps plutôt très mitigé, donc le travail dehors a été réduit, et nous avons trouvé des occupations en peinture pour Quentin, ou encore le collage d’étiquettes sur les bouteilles. Quand Lucile donnait quelques conseils sur l’utilisation des sites internet, réseaux sociaux, afin d’améliorer quelque peu les performances actuelles.
Les loisirs
Dans nos heures de loisirs, Serge nous aura appris la pêche, nous aura aussi fait faire un tour de la propriété en quad (oui, c’est une grande propriété !) et nous en aurons profité pour découvrir les alentours.
A 5min à pied seulement, nous avions la Dune de Bouctouche, une réserve ornithologique de laquelle nous avons pu apercevoir l’aigle à tête blanche. Nous avons également découvert Bouctouche et surtout l’empreinte de M.Irving !! Ce personnage historique fait partie des grandes fortunes du Canada, il détient une grande partie des pompes à essence du Nouveau-Brunswick et un peu partout dans le Canada. A Bouctouche, on peut visiter : sa chapelle, ses jardins, …
Un peu plus loin, nous avons pu voir Shédiac et son fameux homard géant. Puis à Moncton, nous avons principalement vu la zone commerciale, à la recherche de boudoirs pour faire un tiramisu, mais nous ne les avons jamais trouvé ! (heureusement, Julia les a trouvé pour nous et nous avons eu l’occasion de leur faire notre recette avant notre départ.)
La majorité de notre temps libre, nous apprécions de le passer avec la famille, pour échanger nos points de vue sur la France, le Canada. Ce qui était intéressant avec Serge et Denise, c’est que l’un est Français et l’autre Acadienne, ce qui fait une famille à la double culture, qui peut avoir un vrai recul sur chacun de ses pays. Nous avons vraiment beaucoup appris aux côtés de ces personnes et nous leur souhaitons le meilleur pour la suite.
Quant à nous, il est déjà temps de repartir, la Nouvelle-Ecosse nous attend !