Road trip from Esperance to Melbourne
Esperance
Nous quittons Munglinup le 9 janvier pour enfin visiter Esperance, la ville aux multiples et magnifiques plages. Malheureusement pour nous, un feu énorme s’est déclaré peu de temps avant notre arrivée et le ciel est teinté de gris et d’orange, impossible de voir le soleil ni la couleur des eaux d’Esperance. Nous parcourons néanmoins l’Ocean Drive qui nous permet d’imaginer la beauté des lieux quand c’est ensoleillé et nous découvrons le Pink Lake dans une version plutôt orangée pour le coup ! Dès le lendemain matin, nous découvrons concrètement ce qu’est une pluie de cendres mais décidons de ne pas nous laisser abattre, et nous dirigeons vers Cape Legrand pour voir de nos propres yeux la « plage la plus blanche d’Australie », Lucky Bay. La chance nous sourit enfin, le temps se dégage et cette plage est à couper le souffle. Nous profitons tellement de cette plage que nous ne voyons pas le temps passer et à notre retour en ville, plus aucun Caravan park n’est disponible, ce qui nous force à tenter l’expérience du « camping sauvage » en Australie.
Une anecdote contée par Quentin
1er camping sauvage donc, et première expérience qui mérite d’être racontée : nous nous trouvons un bel emplacement dans la ville, un endroit très spacieux avec une rampe pour bateau, à la fois bien éloigné du centre et avec des toilettes et poubelles à proximité. Nous nous rassurons en nous disant que pour nous mettre une amende il faudrait vraiment que le mec ne soit pas sympa, qu’il ne soit pas Australien quoi… On ne gêne personne, on est discret en dormant dans un véhicule et non dans une tente, on ne peut pas salir les environs avec les commodités présentes, on n’allait quand même pas conduire fatigués et risquer des vies, etc…nos excuses en tête, nous claquons le coffre et tentons de dormir.
4h du matin… un claquement de porte réveille Quentin. Forcément aux aguets, il jette alors un œil par la fenêtre et aperçoit des mouvements de lampe torche dans la nuit, la lumière semble se rapprocher des véhicules à nos côtés qui ont tenté leur chance également pour cette nuit. Après quelques instants il entend au loin un « hey wake up » avec le bruit de la lampe tapant sur une vitre. Panique ! Quentin réveille Lucile, lui raconte, et se dit que l’on pourrait peut-être éviter les 100 dollars d’amende si on décollait promptement. On se dépêche de ranger les choses comme on peut, s’installe en vitesse en mode conduite, démarre le véhicule, allume les feux et… mince ! La buée sur la vitre ! Avec la condensation de la nuit, impossible de voir à travers le pare-brise à moins de ventiler à fond pendant 5 bonnes minutes… Trop tard ! Le bruit du moteur l’a alerté, la lumière se rapproche du véhicule et une silhouette commence à se distinguer de l’obscurité.
“Hey mate! Do you have a *** (charabia australien)?”… « Euh…sorry ? » répond Quentin. “I’m stuck with my car, it doesn’t want to go, but if you have a *** it could be fine. No you’re sure? Hey, thank you anyway.”
La personne s’éloigne, et l’on se rend compte qu’il ne s’agissait pas d’un policier mais juste d’un type qui n’arrivait pas à faire démarrer sa caisse et qui faisait le tour des voitures habitées sur place pour tenter de se dépanner…
Aucun policier, aucune amende mais une belle frayeur pour cette première expérience.
(En guise d’épilogue, au petit matin Quentin discute avec un de nos voisins de cette nuit qui a vécu la même expérience. La personne lui dit qu’elle avait cru comme nous qu’il s’agissait d’un policier mais qu’au final, après la frayeur passée, elle avait réussi à dépanner le pécheur. Ce dernier, vraiment reconnaissant, lui dit qu’il pourrait désormais venir se garer sur son propre emplacement, qu’il pourrait se brancher sur le courant électrique, et qu’en prime il repasserait lui offrir une caisse de bière pour le remercier car il lui en devait vraiment une ! Bref, peut-être un peu rustre le pêcheur pour faire paniquer les backpackers en pleine nuit, mais vraiment sympa au final. Un Australien quoi !)
Malgré une nuit peu tranquille, nous prenons le temps de nous balader un peu dans Esperance au petit matin et expérimentons avant de partir des douches extérieures…chaudes !! Nous quittons la ville le cœur léger : non seulement nous ne nous sommes pas pris d’amende et avons au final économisé quelques dollars sur l’hébergement, mais en plus nous aurons vu l’une des plus belles plages au monde, et nous partons après s’être pris une douche chaude gratuite… Une belle ville Esperance, avec un passé français et tout, si jamais on s’installe en Australie peut-être bien que ce sera ici !
Nullarbor road
En arrivant à Norseman, nous nous rafraichissons une dernière fois avant de prendre la route du désert. Nous sommes fins prêts : un Jerry Can de 10 litres dans le coffre, un réservoir d’eau de 20L, une vingtaine de petites bouteilles d’eau et de la nourriture en quantité. Même pas peur du désert à la Mad Max !
Nous nous arrêtons dormir sur une aire de repos dans les environs de Fraser Range et le lendemain prenons notre petit déj aux Newman Rocks, un endroit un peu à l’écart de la route principale et qui est pour le coup désert ! (Nous y verrons cependant notre premier Emu sauvage…)
Nous reprenons ensuite la route avec Lucile au volant, qui décide d’épauler son homme dans la longue conduite qui nous attend. Quentin n’en croit pas ses yeux. Il peut enfin regarder les paysages australiens défiler sans risquer l’accident ! Ô joie ! A partir de ce moment, nous nous relaierons constamment sur la route, et Lucile effectuera à elle-seule la « plus longue ligne droite d’Australie », soit 150 km sans virages !
Nous nous trouvons une nouvelle aire de repos dans les environs d’Eucla. Le lendemain nous nous arrêtons observer les magnifiques Bunda Cliffs et poursuivons notre route parsemée de cadavres d’animaux (lapins, oiseaux, kangourous, Lucile elle-même aura roulé sur une sorte de gros varan… « ah ben ça promet la conduite ») jusqu’à la ville de Penong où nous nous arrêtons au Caravan park local pour passer la nuit.
La ville de Penong ne fut pas choisie au hasard. Le fait est que si nous nous étions arrêtés à l’étape suivante, Ceduna, il nous aurait fallu nous débarrasser de nos fruits et légumes au checkpoint (oui, il y a des checkpoint en Australie et des quarantaines sur les fruits, légumes…) en bordure du South Australia. D’un Etat à l’autre, certaines denrées ne peuvent être transportées car les autorités craignent un risque de contamination à travers les insectes locaux pouvant se nicher dans les aliments et pouvant détruire des cultures. Donc nous nous arrêtons à Penong pour finir nos pommes et nos oignons ! Pas question de les jeter.
Le petit plus du Caravan park à Penong, c’est l’emplacement où les voyageurs sont invités à déposer leurs aliments risquant la quarantaine avant de se les faire confisquer à l’étape suivante, pour pouvoir les partager plutôt que les jeter. Ainsi, d’un simple plat de pâtes avec des oignons rajoutés dans la sauce, nous nous sommes rabattus sur de succulentes petites pommes de terres agrémentés de morceaux d’oignons et de poivrons. Un régal. Merci le checkpoint !
Le lendemain, tout en engloutissant nos dernières pommes, nous roulons vers Ceduna. Au checkpoint Quentin discute avec l’agent qui lui apprend que les oignons ne sont pas concernés par la quarantaine. Nous n’avions pas besoin de nous farcir tous nos oignons la veille en fait. Ah ? Bon…
Eyre Peninsula
Nous poursuivons notre route vers Port Lincoln avec pour objectif que Lucile y mange le soir des huîtres de Coffin Bay. Nous nous arrêterons en route à Streaky Bay et Venus Bay, de belles étapes bien que malheureusement trop venteuse et grisâtre pour pouvoir y prendre un bain.
Beaucoup de route entre Penong et Port Lincoln, nous arrivons trop tardivement pour prétendre à un emplacement dans un Caravan park, les réceptions sont fermées. Nous retenterons le camping sauvage avec succès ce soir-là, aucun réveil en sursaut à déclarer ici. Ouf ! Et surtout, Lucile a pu manger ses premières huîtres australiennes !
Nous atteignons la ville de Port Augusta le lendemain et réservons un emplacement de camping dans le parc national Mount Remarkable (avec un nom pareil on se dit que le parc vaut le détour). Entre les frais d’entrée dans le parc national et les frais du camping (avec douches !), le prix global équivaut à une nuit dans un Caravan park. Néanmoins, ceci en vaut la peine, avec la nature environnante, l’espace privatif plus grand entre les occupants et surtout…la faune locale !
Adelaide
Une dernière randonnée dans le parc et nous partons pour Adelaide. Les bouchons en périphérie nous rappelleront la France, néanmoins à l’arrivée nous pourrons nous reposer sur une plage (Glenelg) et en prime, un étrange inconnu nous offrira son ticket de parking avec plusieurs heures restantes. Pour le coup nous n’aurons pas à nous soucier de cet autre aspect couteux des grosses villes australiennes : le parking ! Définitivement, non nous ne sommes pas chez nous…
Le lendemain, nous profitons d’une autre plage (plus calme), Brighton beach, et partons ensuite visiter la ville. Au passage, autre étrangeté australienne à citer : les grosses villes semblent toutes disposer d’un service de transport en commun gratuit pour visiter le centre-ville ! A quand la même chose à Paris ? Ça en ferait des heureux…
De prime abord Adelaide nous surprend. C’est la première grosse ville que nous nous faisons après avoir traversé le désert et tant de bleds sous-peuplés… L’adaptation est plutôt difficile face à cette densité de trafic et l’étendue de la zone. Néanmoins, une atmosphère très positive semble se dégager des lieux. Ceci peut-être grâce à l’accès à de nombreuses plages, aux bâtiments divers et variés (voire trop parfois), à des peintures géantes que l’on aperçoit à certains coins de rue, aux animations de rue ou autres évènements locaux (chanceux que nous sommes d’avoir été témoins du Tour d’Adelaide et ses cyclistes), ou encore l’accès à de très bons vins de la région (Barossa valley, Adelaide Hills). Malgré un retour brutal à la ville et son atmosphère, Adelaide aura donc été une agréable étape sur notre route.
En fin de journée nous reprenons la route et faisons assez de kilomètres pour se trouver une aire de repos pour passer la nuit. A cet emplacement, nous ferons la connaissance de Jules, un Lillois très sympa, qui nous conseillera de suivre la Great Ocean Road pour atteindre Melbourne. Même si cela représente de nombreux kilomètres en plus, nous qui voulions foncer d’une traite d’une grosse ville à l’autre, nous décidons de suivre son conseil et de longer la côte.
Après une étape très sympathique au Mount Gambier et ses volcans (le Blue Lake y est majestueux) nous entamons notre épopée de la GOR, qui s’étend de la ville de Warrnambool à celle de Torquay.
Nous traversons des lieux fascinants : la Tower Hill Reserve et ses koalas, Bay of Islands, Grotto Scenic, The Arch, London Bridge, Loch Ard Gorge, The 12 Apostles (les « 12 apôtres » pour 12 gigantesques rochers figées au milieu des eaux. Il n’en reste plus que 9 aujourd’hui, à la longue l’érosion en vient à bout).
Nous traversons Apollo Bay et dérivons de la GOD pour atteindre directement la ville de Geelong pour y passer la nuit. Au petit matin, nous observons une impressionnante colonie de chauve-souris (de « Flying foxes » pour être exact) dans un des parcs de la ville et partons ensuite pour Melbourne, à quelques kilomètres d’ici.
Melbourne
L’arrivée à Melbourne est déstabilisante, pour ne pas dire horrible… Le trafic est ultra-dense, la foule est immense, le parking hors de prix (obligés de s’excentrer un maximum pour se garer à un prix raisonnable). Les inconvénients d’Adelaide étaient de la petite bière à côté de ceux de Melbourne. Le climat aidant (il fait un temps des plus parisiens), la déprime nous guette alors. Malgré tout, nous commençons notre ballade par les jardins botaniques de la ville ce qui nous permet d’occulter le trafic. Bravant quelques bousculades (phénomène que nous n’avions encore jamais connu en Australie), nous nous enfonçons un peu plus dans le centre-ville et découvrons des ruelles cosmopolites, des arcades aux boutiques colorées, des tramways gratuits qui traversent le centre-ville de part en part, une dame adorable qui nous aborde immédiatement nous voyant ouvrir le plan de la vile, des jeunes que l’on croise nous proposant de partager un « free BBQ » avec eux, le soleil qui finalement décide d’apparaître, des musiciens et animations à de nombreux coins de rue, etc.
Nous entreprenons finalement une ballade au fil de l’eau mais les innombrables cyclistes ou joggeurs qui nous frôlent, en plus de la foule, ne cessent de nous stresser. Pour terminer, des bouchons en repartant… (sûrement justifiés par l’Open d’Australie – tournois mondial de tennis – qui se jouait à Melbourne alors). Melbourne est une grosse ville dynamique, pour sûr. Néanmoins vu que ce n’est pas un remake de notre capitale que nous recherchons, nous tentons l’expérience insolite d’observer des pingouins en périphérie de la ville. A un endroit précis vers le Sud, il se peut en effet que ceux-ci apparaissent à la tombée du jour. Nous y allons et restons alors jusqu’à la nuit tombée. Et observons enfin, ravis, de nombreux petits pingouins arrivés de haute mer s’exhiber sous nos yeux. Belle fin pour une journée bien remplie.
4e woofing : L’erreur
Initialement nous souhaitions effectuer un woofing d’une semaine dans les environs de Melbourne, dans une ferme de lavande, mais cela s’est finalement réduit à 1 jour dans une maison de fous à 30km de Melbourne. Alors que nous devions arriver le mardi dans ce woofing, la personne a repoussé jusqu’au vendredi soir, sans vraiment qu’on sache pourquoi. Une fois sur place, le début d’un enfer d’une journée et 2 nuits a commencé ! Aucune organisation, aucun horaire, aucun échange, nous ne savons pas ce que nous devons faire ou ne pas faire. Nous apprenons juste que nous n’avons pas le droit de nous doucher avant 7h du soir, que nous ne pouvons pas utiliser la machine à laver ni le wifi et que nous devons dégager pour manger quand MONSIEUR décide de regarder un film dans le salon avec sa fille. Bref, un malaise incroyable qui nous fait quitter l’endroit précipitamment sans demander notre reste malgré une belle rencontre avec une française d’Avignon sur place, qui était là depuis plus d’un mois. Mais COMMENT FAIT-ELLE ?! (Bon elle comptait partir, elle avait déjà réservé son auberge de jeunesse pour fuir cet endroit).
Après ce malencontreux moment, nous repartons vers Melbourne où nous prendrons notre ferry pour la Tasmanie. Tasmanie, nous voilà !
Bonjour Quentin (Lucile, que je ne connais) pas. Votre voyage fait rêver. Les koalas sont vraiment mignons. Les paysages époustouflants. Cela illumine notre quotidien qui est bien gris en ce moment. Je te souhaite un très bon voyage et à bientôt.
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Bonjour Sylvie ! Merci pour ce petit mot, ça fait très plaisir. Tu sais, si je peux être utile… 😉 Ravi que les photos te plaisent en tout cas. On se voit bientôt comme on a dit ? Prends soin de toi. Quentin
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